Editorial. La Météorologie
Résumé
Les projections climatiques indiquent que le continent africain sera très
sévèrement impacté par les conséquences du réchauffement global. Certaines
régions vont connaître des changements importants de régime de pluies et de
température et une augmentation de l’occurrence et/ou de l’intensité d’événements
extrêmes. Cela aura des conséquences majeures sur les conditions de vie des
populations et les migrations internationales. L’augmentation du niveau
marin va également mettre en péril hommes et infrastructures dans des
régions où le manque de moyens diminuera la capacité de résilience.
Ainsi, la réduction de la vulnérabilité des populations du continent africain
est une cause internationale qui va au XXIe siècle bien au-delà des
traditionnels appels aux dons qui accompagnent régulièrement les images
de famines récurrentes.
Les climatologues peuvent apporter leur part dans cette lutte, en
participant à l’amélioration des modèles de climat global et régional, qui
peuvent être employés pour anticiper des situations critiques à venir.
Cependant, deux écueils majeurs se dressent devant les chercheurs
aujourd’hui : le manque de données disponibles de qualité pour le
continent et le très faible nombre de chercheurs et structures nationaux
avec qui conduire des projets en coopération.
Nous devons développer les collaborations avec des chercheurs africains et les aider
à mettre en place des structures qui puissent supporter des recherches locales ou
régionales originales, et les aider à prendre plus de place dans les instances et médias
internationaux. La Météorologie apporte sa pierre à l’édifice en intégrant en 2019 un
chercheur africain dans son comité éditorial.
L'Afrique investit significativement dans la recherche et nul doute que grâce aux
compétences qui s’y développent les chercheurs africains deviendront des
interlocuteurs de plus en plus recherchés dans les prochaines années.
Il est cependant essentiel que ce nouvel élan de la recherche africaine s’accompagne
de structures de support, à commencer par la mise à disposition de bases de
données exhaustives et de qualité. À l’heure actuelle, les données concernant le
continent africain ne se trouvent… qu’à l’extérieur du continent et présentent des
lacunes spatiales et temporelles très importantes. Dans une région du monde où les
précipitations proviennent essentiellement de phénomènes convectifs et où la
prévision est très difficile au-delà de quelques jours, il apparaît que la constitution
d’une grande base rénovée de données africaines en Afrique est plus que jamais une
priorité.
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