Abordée à partir d’une approche transdisciplinaire, les gender studies, au-delà des querelles intellectuelles qu’elles ont suscitées, ont contribué à mettre en lumière une part des inégalités constatées entre les hommes et les femmes. Dans cette perspective, à partir des années 80, de nombreux travaux en sociologie du travail (dont Maruani, 1979 ; Kergoat, 1984) se sont attachés à mettre en lumière une série de problématiques comme celles par exemple de l’articulation entre les sphères domestiques et professionnelles, les conditions d’accès à l’emploi et à certaines professions, la carrière des femmes et le constat d’un « plafond de verre ». Les sciences de gestion participent également largement à ce débat intellectuel. Une simple recherche sur Google Scholar associant les termes « femmes et GRH » fait apparaître, entre 1990 et 2018, 3 320 résultats (articles universitaires, ouvrages, rapports). C’est également au sein des formations universitaires que cette question sociétale trouve une place croissante, au travers notamment des enseignements relatifs au leadership au féminin ou bien encore sur le management de la diversité dans les organisations. L’appel à communication de ce 29ème congrès de l’AGRH invite à rendre compte de la métamorphose des organisations et de la GRH au regard des transformations sociales en cours. C’est bien de ces enjeux que notre communication propose de traiter ici, au travers de la question de la place des femmes dans le monde du travail. Poursuivant un programme de recherche engagé il y a 3 ans, qui propose d’envisager les séries TV en tant qu’elles diffusent une certaine vision du monde, voire contribuent à le modeler, notre communication veut d’abord mettre l’accent ici sur les représentations véhiculées sur la place des femmes au travail. En prenant acte de l’influence nord-américaine dans la prise en compte de la gestion de la diversité au sein des organisations, le parti pris de s’appuyer sur des séries américaines pourra être explicité. Partant ici du constat que les films ou les séries télé sont devenus un objet de recherche pour nombre de disciplines à partir d’approches variées (Boutet, 2010 ; Combes, 2013 ; Sepulchre, 2011 ; Hatchuel, 2016), dont également en sciences de gestion, ceux-ci peuvent être tout à fait adaptés pour mettre en lumière les comportements organisationnels (Lamendour, 2008 ; Lamendour, 2009 ; Dreyfuss et Rascol-Boutard, 2017a ; Aubert et Meyronin, 2017). Ils peuvent, de plus, être utiles dans la perspective du renouvellement des pratiques pédagogiques en sciences de gestion, au-delà de la sociologie des médias ou des sciences de l’éducation (Sert, 2009 ; Dreyfuss et RascolBoutard, 2016, 2017b). Le choix des auteures de saisir la série comme objet révélateur des transformations des organisations et du travail, permet de mettre l’accent sur les enjeux actuels posés aux organisations et en particulier, pour ce qui concerne la place spécifique des femmes, la séparation vie professionnelle – vie privée, le poids des hiérarchies, la diversité des formes de leadership.