Les composés organiques volatils chez les principales Thélyptéridacées françaises
Résumé
TITRE : Les composés organiques volatils chez les principales Thélyptéridacées françaises Froissard D., Rapior S., Bessière J.M., Buatois B., Morel S., Sol V. et Fons F. Les thélyptéridacées constituent une famille essentiellement tropicale représentée par seulement cinq espèces en Europe, dont quatre en France : Oreopteris limbosperma, Phegopteris connectilis, Thelypteris palustris, et Stegnogramma pozoi. Les composés organiques volatils (COV) des frondes fraiches de ces fougères ont été extraits à l'éther, concentrés et analysés par CG-SM. O. limbosperma, à l'exceptionnel arôme citronné [1], renferme une majorité de dérivés terpéniques (60 %) parmi lesquels : l'α-terpinéol (note florale ; 13,5 %), l'α-pinène (note de pin), le linalol (note florale), le limonène (note agrume), l'(E)-nérolidol à odeur boisée (14,7 %) et le β-caryophyllène à odeur épicée (5,0 %). Trente-deux COV ont été identifiés chez P. connectilis [2]. Les dérivés coumariniques (à odeur de foin et d'herbe sèche ; 7,4 %), l'1-octen-3-ol (odeur de champignon ; 6,8 %), l'acide vanillique (odeur de crème avec un arôme de vanille ; 5,9 %), le phenyléthanal (note de lilas et jacinthe ; 5,3 %), le nonanal (4,6%) and l'(E)-2-decenol (4,6 %) constituent la majorité des COV. En comparaison, T. palustris contient très peu de COV. Néanmoins, son profil CG-SM est dominé par les dérivés isoprénoïdes (9 composés) comme la 4-hydroxy-β-ionone (23 %) ou l'original α-muurolène (odeur boisée) jamais encore détecté chez les ptéridophytes françaises mais aussi par des dérivés benzéniques tels que le benzaldéhyde (odeur d'amandes amères ; 22,5 % déjà trouvé en forte concentration chez Pteris vittata [3]) et la β-butyrolactone (faible odeur de beurre rance ; 19 %). Les profils chimiques de la fraction volatile des trois Thélyptéridacées françaises étudiés révèlent donc une grande hétérogénéité dans la structure des voies de biosynthèse des COV identifiés. C'est O. limbosperma qui présente la diversité des COV la plus importante avec principalement des dérivés des monoterpènes (40,3 %) et des isoprénoïdes (37,8 %). Chez P. connectilis, les COV majoritaires sont des polykétides (50,6 %), des composés aromatiques (25,3 %) et des isoprénoïdes (22,6 %). Enfin les dérivés isoprénoïdes et aromatiques sont majoritaires chez T. palustris, respectivement 55 % et 25 %. Certains de ces composés sont valorisés dans l'industrie agroalimentaire humaine ou animale, la parfumerie et les produits d'hygiène tandis que d'autres présentent un fort potentiel d'activités biologiques faisant l'objet de nombreuses recherches. Contact : didierfroissard@unilim.fr