La littérature permet-elle de quitter le texte, le logos pour faire image, construire celle du sujet, revenir à une entité abstraite impalpable ? Si la littérature influence l’existence du sujet, son devenir, en quoi pourrait-elle nous éclairer sur sa naissance, son déjà-là ? A partir du roman de Kazuo Ishiguro, Klara et le Soleil, 2021, nous nous interrogerons sur la réalité de l’existence du sujet, ce réel à la fois impalpable et charnel, léger et lourd, indicible et explosif. Entreprendre d’interroger la littérature dans son rapport à l’existence, c’est comme tenter de relier le vide et le plein, de chercher des leviers, dans l’écriture fugitive, au poids du corps. Le fondement de l’existence réside-t-il dans le corps du sujet, dans le corps de l’autre (Levinas, Autrement qu’être ou au-delà de l’essence, 1978) ? La littérature d’Ishiguro (Le géant 3 enfoui, 2015, Auprès de moi toujours, 2005) comme l’écriture de Pascal Quignard (Mourir de penser, 2014), nous permettrons de questionner le concept d’existence et le corps-de-la-mère.