Le cancer de la vessie dans le département de l’Hérault : résultats de 30 ans d’enregistrement du Registre des Tumeurs de l’Hérault (1987–2016)
Résumé
Objectifs
Le registre des tumeurs de l’Hérault (RTH) est un registre général qualifié par le comité national des registres depuis 1987. L’objectif de cette étude est de présenter l’évolution de l’épidémiologie du cancer de la vessie dans le département de l’Hérault à partir des données collectées par le RTH sur une période de 30 ans.
Méthodes
À partir de la base de données du RTH, nous avons étudié l’incidence, les taux d’incidence standardisés sur la population mondiale (TSM), la fréquence relative, le sex-ratio, l’âge moyen au diagnostic, les données anatomopathologiques et les primo-traitements pour toutes les tumeurs de la vessie ≥ T1 dans la population de l’Hérault entre 1987 et 2016. Les données de mortalité proviennent du service SC8 de l’INSERM (CépiDC). Nous avons comparé ces résultats aux données nationales et internationales. Les estimations françaises proviennent des données FRANCIM et les données mondiales des registres sont regroupées par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), situé à Lyon.
Résultats
Les TSM du cancer de la vessie pour 100 000 sont passés de 11,1 en 1987–1988 (21 hommes, 3,1 femmes) à 8,2 en 2015–2016 (15,2 hommes, 2,5 femmes). Sur 30 ans, le RTH a recensé 5580 cas et 2718 décès. Le rapport mortalité/incidence était de 48,7 % (45,9 % chez l’homme, 62,1 % chez la femme) et le sex-ratio était de 4,7 hommes pour une femme. En 2016, il était le 7e cancer dans l’Hérault (5e chez l’homme). Les carcinomes urothéliaux représentaient 91,7 % des cancers. En 2016, l’âge moyen au diagnostic était de 74,8 ans (74,2 ans chez l’homme, 76,9 ans chez la femme) et la probabilité d’avoir un cancer de la vessie avant l’âge de 75 ans était de 1,81 % pour un homme (1/55) et 0,26 % pour une femme (1/382) (Fig. 1).
Discussion
L’incidence des tumeurs de la vessie a faiblement diminué chez l’homme dans l’Hérault. Les registres ne recueillent que les tumeurs ≥ T1, ce qui diffère des recommandations cliniques. En 2018, le Registre de l’Hérault Spécialisé en Onco-Urologie (RHESOU) a vu le jour, dans le but d’apporter plus de cohérence entre les données épidémiologiques et la pratique clinique actuelle.
Conclusion
L’incidence des tumeurs de la vessie a faiblement diminué chez l’homme dans l’Hérault. Les registres ne recueillent que les tumeurs ≥ T1, ce qui diffère des recommandations cliniques. En 2018, le Registre de l’Hérault Spécialisé en Onco-Urologie (RHESOU) a vu le jour, dans le but d’apporter plus de cohérence entre les données épidémiologiques et la pratique clinique actuelle.