1848 dans les Etats de Savoie. Un pas vers la modernité politique
Résumé
Le colloque « 1848 dans les États de Savoie. Un pas vers la modernité politique », tenu à Science Po. Menton et à Villa Hanbury en 2018, est la douzième rencontre organisée dans le cadre du P.R.I.D.A.E.S. (Programme de Recherche sur les Institutions et le Droit des Anciens États de Savoie).
1848 constitue dans l’histoire française un retour à la République après les périodes impériales et des Chartes. Pour le royaume de Piémont-Sardaigne, il s’agit d’un moment fondateur : celui d’un tournant inédit, rompant avec le régime de Restauration, vers le constitutionnalisme, l’affirmation des libertés publiques, le recours aux élections et l’essor des partis politiques. 1848 est donc un moment décisif pour l’apprentissage de ce qui fonde la modernité politique.
Trois parties articulent ce volume. La première est relative à l’évolution du contexte idéologique et politique que connaît le royaume durant les années précédant 1848 : l’émergence d’idées nouvelles et d’aspirations démocratiques, qui confine parfois à l’antagonisme politique. Certaines contributions envisagent la question sous l’angle idéologique, culturel ou diplomatique, pour illustrer les effets de l’accélération de l’histoire à laquelle on assiste avant le premier texte constitutionnel appelé Statuto. D’autres l’envisagent au contraire au plus près des revendications libérales et de leurs moyens, notamment la presse. La deuxième partie est davantage centrée sur la profonde innovation institutionnelle que concrétise le Statuto, permettant de mesurer le subtil équilibre qu’il réalise entre continuité et rupture et d’apprécier à sa juste mesure l’œuvre de Charles-Albert, roi réformateur, par la suite imitée, interprétée voire orientée. Quant au contenu du texte, largement connu, il est abordé ici à travers l’un de ses aspects les plus innovants, la question électorale. Cela sert de transition vers la troisième partie, où sont recensés les signes de l’émergence d’une nouvelle culture politique. On y évoque les premières expériences électorales, la fonction des élus et la construction des élites politiques, mais également les divers chemins de la modernité dans lesquels s’est engagée la monarchie piémontaise (liberté d’association, liberté de la presse, milices communales ou éducation politique).