Le récepteur nucléaire Rev-erbα est un nouveau régulateur de l’autophagie et de la survie des cellules β pancréatiques en conditions diabétogènes
Résumé
Introduction
Le diabète de type 2 (DT2) est caractérisé par une hyperglycémie liée à un déficit en cellules β. L’altération du rythme circadien est un facteur de risque du DT2. Au niveau moléculaire, les rythmes circadiens sont contrôlés par Clock-Bmal1 et le répresseur Rev-erbα. En dehors de sa fonction circadienne, Rev-erbα bloque l’autophagie, cette dernière étant cruciale pour l’intégrité des cellules β. Nous émettons l’hypothèse selon laquelle l’inhibition de l’autophagie par Rev-erbα en conditions diabétogènes est impliquée dans le déficit β-cellulaire.
Matériel et Méthodes
Les expériences sont réalisées avec des cellules ß (INS-1E de rat, EndoC-ßH1 humaines) et des îlots humains. Les niveaux protéiques de Rev-erbα sont évalués par western-blot. L’efficacité de l’autophagie est évaluée grâce aux marqueurs LC3-II (nombre d’autophagosomes) et p62 (efficacité de dégradation lysosomale). L’apoptose est évaluée par le clivage de la caspase-3. La sécrétion d’insuline est mesurée par HTRF (Homogeneous Time Resolved Fluorescence).
Résultats
L’exposition à des concentrations élevées en glucose mimant l'hyperglycémie chronique ou à des cytokines pro-inflammatoires entraine une augmentation de Rev-erbα corrélée à une altération de l’autophagie dans les cellules INS-1E. Dans les îlots humains exposés à des conditions de glucotoxicité ou lipotoxicité, l’augmentation de l’expression protéique de Rev-erbα est aussi observée. L’activation pharmacologique de Rev-erbα (agoniste SR9009) altère l’autophagie dans les cellules INS-1E et les ilots humains. En conséquence, cela entraine un déficit insulinosécrétoire et l’apoptose des cellules INS-1E. A l’inverse, l’inhibition pharmacologique de Rev-erbα (antagoniste SR8278) ou son invalidation par siRNA protège les cellules ß de l’apoptose induite par la glucotoxicité (INS-1E et EndoC-ßH1), ou par les cytokines (INS-1E et ilots humains).
Conclusion-discussion
Notre étude révèle pour la première fois un lien entre le gène de l’horloge Rev-erba, l’autophagie et l’altération des cellules ß en conditions diabétogènes, identifiant ainsi une nouvelle cible potentielle.