Le secteur piscicole en Afrique subsaharienne : des outils de financement adaptés aux enjeux ?
Résumé
Au cours des trois dernières décennies, la production mondiale de poisson de pisciculture a été multipliée par douze avec une progression avoisinant les 8 % par an, faisant de cette production celle qui connaît le plus fort taux de croissance.
En Afrique, la pisciculture pour l’autosuffisance alimentaire n’a jamais décollé (HLPE, 2014). Pour certains auteurs (Hishamunda et Ridler, 2006), les structures industrielles aquacoles augmentent les disponibilités en poisson et, à travers les revenus générés par la création d’emplois, facilitent l’accès aux produits alimentaires. Cependant, cette option est discutée et l’attention des services gouvernementaux et des agences de financement se focalise aujourd’hui sur une pisciculture un peu moins grosse (i.e. « medium-scale »), commerciale et portée par des entreprises, avec l’espoir affiché que ces nouvelles formes auront de meilleurs résultats en matière de sécurité alimentaire (FAO, 2014 ; NEPAD, 2014 ; World Bank, 2013).
Nous proposons ici une revue des moyens de financement de la pisciculture en Afrique subsaharienne. Nous nous interrogeons ensuite à leurs impacts sur les productions piscicoles au vu de leur mécanisme. Enfin, de nouveaux outils de financement identifiés sont aussi analysés. Cette revue est menée afin d’évaluer les conséquences techniques induites par les outils de financement et leur capacité à donner davantage d’efficience aux systèmes présents.