Les oueds du Haut Atlas de Marrakech ont la triste réputation d’être imprévisibles et redoutables par leurs crues éclairs et leurs inondations répétées des dernières décennies (1989, 1995, 1999, 2006, 2009, 2014). Le bassin versant de la Gheraya (225 km²) ne sort pas de la règle. Ses fortes crues peuvent inonder des zones agricoles, des zones de fréquentation touristique et les voies de communication. A cet effet, ce travail consiste à caractériser l’aléa de crue en simulant les hauteurs des eaux de l’oued et les extensions latérales des crues. Après une analyse fréquentielle des débits de pointe, et à l’aide d’un modèle numérique de terrain (MNT) à bonne résolution (4 mètres) et des outils de modélisation hydraulique, nous avons simulé l’étendue des crues de différentes périodes de retour sur les berges de l’oued. Le choix des secteurs d’application est motivé par deux types d’enjeu : une zone touristique habituellement fréquentée par les visiteurs (Rha de Moulay Brahim) où sont exposés des bâtiments de restauration, la route régionale 203 et évidemment les vies humaines. La seconde zone est un secteur d’activité agricole sur les terrasses alluviales au niveau de la ville de Tahannaout où les champs et quelques aménagements anthropiques sont vulnérables. La cartographie des zones inondables attire l’attention sur le risque des débordements de la Gheraya sur ces zones d’activités humaines ; notamment par l’inondabilité des champs cultivés, de certains bâtiments et de la route qui désenclave la haute vallée d’Imlil et d’Asni.