memoires - Archive ouverte en Histoire etPhilosophie des Sciences et des Techniques

 







DUMAS & TEL
sont deux plateformes d'archivage en ligne déclinées à partir du portail HAL du CCSD (Centre pour la Communication Scientifique Directe - UMS3668).

 

Différent de l'auto-archivage réalisé par les auteurs, un dépôt sur ces plateformes fait l'objet d'une validation par une commission en relation avec l'établissement de soutenance et est pris en charge par une instance mandatée (Service Commun de la Documentation ; Direction de l'Appui à la Recherche ; Bibliothèque ; ...). 

Si un mémoire déposé dans DUMAS, une thèse ou une HDR (Habilitation à Diriger des Recherches) déposée dans TEL n'apparaît pas dans cette archive, n'hésitez pas à nous le signaler, nous apposerons le "tampon HIPHISCITECH" pour que le document intègre cette collection : contact@hiphiscitech.org

 
DUMAS
Plateforme de "Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance"
-> Lien vers DUMAS

Derniers mémoires recensés

<div><p>Guidé par une approche généalogique de l'histoire culturelle et de la micro-histoire, ce mémoire tente de retracer la vie de la promotion de l'École de Préparation des Professeurs de Français à l'Étranger (EPPFE) de 1942-1943 à partir des archives de l'école. A la découverte des Maringouins (nom de promotion), ce mémoire met en lumière l'organisation de la solidarité sous l'occupation nazie. Ce travail s'intéresse à l'histoire de son objet d'étude à différentes échelles (nationale, institutionnelles) afin de rendre compte des contextes et des contraintes dans lesquels évoluaient les étudiants de l'EPPFE. Cette recherche vise à mettre en lumière la vie de l'école et la vie étudiante, cette dernière étant principalement circonscrite à l'école. Ce mémoire analyse les rapports entre les étudiants et la hiérarchie ainsi qu'entre les étudiants eux-mêmes. Cette recherche aborde la question de la diffusion du français sous l'occupation nazie. Enfin, elle met en évidence les stratégies de fabrique d'une institution.</p></div>

Continuer la lecture Partager

En 1750 et 1751, une campagne hydrographique est réalisée dans le golfe de Gascogne à la demande du Dépôt des cartes et plans de la Marine. Cette campagne a pour but de vérifier et de corriger des cartes marines déjà publiées de la même région. Pendant la mission, plus de 350 sondes à plomb suiffé sont relevées dans le golfe afin de mesurer la profondeur de l’eau et pour lever des échantillons du fond marin à différents points. En étudiant les diverses archives provenant de cette campagne, la chaîne de production des savoirs hydrographiques en jeu au XVIIIe siècle est exposée et déconstruite. Elle englobe chaque étape dans le processus de construction de cartes marines, de l’émergence d’un besoin aux travaux sur le terrain et à leur utilisation finale. Les archives contiennent également les données hydrographiques brutes récoltées pendant la mission. Une méthodologie pour le traitement et l’analyse de ces données hydrographiques historiques est proposée et détaillée. La chaîne de traitement passe par la transcription des données des sources archivistiques à leur standardisation et classification selon des données de référence. Les données historiques ainsi traitées sont ensuite comparées et analysées par rapport à des données actuelles équivalentes. La méthodologie développée implique l’utilisation d’outils en humanités numériques, surtout pour la visualisation via la mise en carte des données historiques traitées.

Continuer la lecture Partager

La question traitée est celle de l’utilisation des techniques du cinéma dans la représentation de certaines catégories du discours scientifique, plus particulièrement celles qui émergent avec la naissance, puis le développement de l’océanographie au 19ème siècle. Cette problématique sera abordée sous l’angle d’une histoire des techniques d’une part, et son déploiement en relation avec la construction du récit scientifique, d’autre part. Cette histoire des techniques, contrairement à ce que pourrait être une historiographie générale des objectifs et des pratiques du cinéma scientifique, prendra appui sur un élément particulier, exemplaire de la relation entre culture populaire et culture savante, puisqu’il s’agit des représentations des mondes sous-marins au cinéma. Son déploiement se fera à partir des premières recherches et expérimentations en photographie sous-marine (Louis Boutan) et des études sur le mouvement des êtres vivants dans l’eau (Étienne-Jules Marey) pour aboutir à l’invention d’un genre cinématographique à part entière, mêlant aventures marines et représentation de la vie dans les océans, dont Jacques-Yves Cousteau et Hans Hass seront les principaux représentants au tournant des années 1950.

Continuer la lecture Partager

Après avoir été effrayé à l’idée de voyager par plaisir en raison de la connotation guerrière de cette dernière mais également d’une peur des reliefs naturels, une nouvelle perception renverse à la fin du XVIe siècle cette pensée. La conception utilitaire du voyage prend l'ascendant au cours du siècle suivant, avec la possibilité d'apprendre et de se forger une culture personnelle jugée essentielle aux nobles de cette époque. Cette conception évolue à nouveau grâce à l'influence des Lumières et de nombreuses découvertes scientifiques ou philosophiques du XVIIIe siècle. La pratique voyageuse est maintenant comprise comme un moyen de connaître la terre, de partager les savoirs pour une plus grande égalité. Dans ce contexte, les scientifiques sont devenues des acteurs centraux, notamment en se rendant directement sur les lieux à expertiser. Ainsi, en plus d'une large publication d'imprimés de relation de voyage fait par des nobles en mission diplomatique ou dans la réalisation de leurs Grands Tours, se développent en parallèle des mémoires scientifiques tirés de leurs voyages. Dans la même période, un nouvel acteur dans le chaînon de l'imprimerie vient bouleverser l'ordre établi au siècle précédent, les périodiques. C'est avec ce nouveau support que les savants-voyageurs ont diffusé non seulement des extraits de leurs mémoires mais également des lettres, des synthèses et des questionnements portants sur les avancées scientifiques. Dans ce microcosme où vivent savants et acteurs de l'impression, de nombreux d’échanges et interactions s’étiolent, tels que des demandes d'instructions spécifiques ou d'aide particulière pour récupérer divers échantillons provenant d'une région lointaine. Cet ensemble se représente également à travers le carnet, un outil essentiel à la sauvegarde des pensées du voyageur qui le suit en toutes circonstances au cours de ses trajets. C'est avec cette source que ce mémoire se propose de retracer la méthodologie d'un savant-voyageur au tournant du XVIIIe siècle en la personne du chevalier Déodat de Dolomieu. Au travers de ses carnets se dévoile les traces de sa pensée savante et des évolutions de cette dernière au cours de ses pérégrinations, permettant la reconstruction d'une méthodologie propre à ce dernier. De même, elle permet la sauvegarde des humeurs de son propriétaire au cours de ses trajets mettant en lumière sa perception de la pratique voyageuse. Enfin, ce même objet se révèle être l'outil le plus essentiel à la propre compréhension de sa conception aux yeux de son propriétaire, ainsi que de pouvoir distinguer si cela est réellement nécessaire les propriétés entre une relation de voyages pour son plaisir et celui d'une relation savante faite pour autrui.

Continuer la lecture Partager

L’objet de ce travail de recherches est de s’interroger sur l’influence de la religion protestante sur le développement des idées entre le XVIe et le XVIIIe siècle en Europe du Nord en étudiant notamment les relations entre le mouvement des Lumières et le christianisme. Dans un premier temps, ce travail s’intéressera à l’histoire du protestantisme, et essayera de montrer l’existence d’un lien entre la manière de penser des protestants et le rationalisme. Le catholicisme et la position de l’Église catholique vis-à-vis de l’effervescence intellectuelle et du progrès scientifique aura également une grande place dans cette étude. Bien que le progrès scientifique et culturel devînt de plus en plus gênant pour l’Église, il sera rappelé que certains catholiques jouèrent bel et bien un rôle dans le développement des idées de l’époque. Enfin, l’objectif sera de comprendre dans quelles mesures l’héritage des conflits religieux et les théories du XVIIIe siècle sur la religion et sur la tolérance religieuse menèrent à la déchristianisation puis à la laïcisation des pays européens.

Continuer la lecture Partager

Le mémoire considère un groupe de travail oeuvrant collectivement à la fabrication d'une pirogue : au-delà de l'activité technique et de la chaîne opératoire, il présente l'organisation du groupe (par encastrement du psychologique dans le social et le physique) ainsi qu'une vision d'ensemble des modes de production scientifiques. Le terrain a été réalisé en Guyane française, dans l'ethnie Djuka.

Continuer la lecture Partager

 
TEL
Serveur de "Thèses en Ligne"
et HDR
-> Lien vers TEL

Dernières thèses ou HDR recensées

Certaines théories scientifiques admettent plusieurs interprétations, c'est-à-dire qu'elles sont compatibles avec plusieurs images du monde. J'étudie ici le cas de la mécanique quantique contemporaine comme exemple d'une théorie admettant des interprétations variées. Parmi les interprétations les plus célèbres de la mécanique quantique, on peut citer l'interprétation orthodoxe de Copenhague, celle de la mécanique de Bohm ou celle des mondes multiples d'Everett. Actuellement, il n'existe pas de consensus vis-à-vis de l'interprétation correcte de la mécanique quantique, que ce soit parmi les physiciens ou parmi les philosophes. Cette thèse étudie les enjeux liés à l'existence d'une telle pluralité d'interprétations, à travers plusieurs points de vue méthodologiques. Le premier s'attache à analyser formellement ce que sont les interprétations quantiques et en quel sens ce sont les interprétations d'une même théorie, c'est-à-dire qu'elles restent empiriquement équivalentes. Dans une deuxième partie, je m'intéresse aux rôles que jouent les diverses interprétations quantiques dans la pratique scientifique. J'étudie l'unité qui prévaut dans la recherche en mécanique quantique, en dépit de la diversité des interprétations utilisées. Je propose une notion d'unité fondée sur la réutilisation des travaux scientifiques, lorsque des interprétations différentes sont employées. Dans une troisième partie, je me penche sur les aspects normatifs de la pluralité d'interprétations. Je cherche à savoir sous quelles conditions une telle pluralité peut être bonne pour le fonctionnement de la recherche et le progrès épistémique. Je propose pour cela un modèle de théorie des jeux.

Continuer la lecture Partager

This work is mainly concerned with the notion of hierarchical modularity and its use in explaining structure and dynamical behavior of complex systems by means of hierarchical modular models, as well as with a concept of my proposal, antimodularity, tied to the possibility of the algorithmic detection of hierarchical modularity. Specifically, I highlight the pragmatic bearing of hierarchical modularity on the possibility of scientific explanation of complex systems, that is, systems which, according to a chosen basic description, can be considered as composed of elementary, discrete, interrelated parts. I stress that hierarchical modularity is also required by the experimentation aimed to discover the structure of such systems. Algorithmic detection of hierarchical modularity turns out to be a task plagued by the demonstrated computational intractability of the search for the best hierarchical modular description, and by the high computational expensiveness of even approximated detection methods. Antimodularity consists in the lack of a modular description fitting the needs of the observer, a lack due either to absence of modularity in the system’s chosen basic description, or to the impossibility, due to the excessive size of the system under assessment in relation to the computational cost of algorithmic methods, to algorithmically produce a valid hierarchical description. I stress that modularity and antimodularity depend on the pragmatic choice of a given basic description of the system, a choice made by the observer based on explanatory goals. I show how antimodularity hinders the possibility of applying at least three well-known types of explanation: mechanistic, deductive-nomological and computational. A fourth type, topological explanation, remains unaffected. I then assess the presence of modularity in biological systems, and evaluate the possible consequences, and the likelihood, of incurring in antimodularity in biology and other sciences, concluding that this eventuality is quite likely, at least in systems biology. I finally indulge in some metaphysical and historical speculations: metaphysically, antimodularity seems to suggest a possible position according to which natural kinds are detected modules, and as such, due to the computational hardness of the detection of the best hierarchical modular description, they are unlikely to be the best possible way to describe the world, because the modularity of natural kinds quite probably does not reflect the best possible modularity of the world. From an historical point of view, the growing use of computational methods for modularity detection or simulation of complex systems, especially in certain areas of scientific research, hints at the envisioning of a multiplicity of emerging scientific disciplines guided by a self- sustained, growing production of possibly human-unintelligible explanations. This, I suggest, would constitute an historical change in science, which, if has not already occurred, could well be on the verge of happening.

Continuer la lecture Partager

The study examines the scientific relationship between the South of Italy and France in the late eighteenth century and the first half of the nineteenth, including missions of engineers, naturalists and physicians. In the kingdom of Naples these three categories of scientists had the opportunity to travel and reach France between the end of the eighteenth century and the first half of the nineteenth century. Moreover, other groups of people contribute to support the network of relations and exchanges between the kingdom of Naples and France.Finally, the relationships Franco-Neapolitan were built not only thanks to the movement of people. The circulation of books, as well as discussion about the studies of the Académie des sciences in Naples and the purchase of scientific instruments at the most famous Parisian artisans represented other interesting aspects of the relationship between France and the kingdom Naples, which has been needful to deepen.

Continuer la lecture Partager

La thèse est une enquête historique retraçant l’émergence d’un champ de recherche dédié à l’étude de la consommation aux États-Unis au début du 20ème siècle. Le trait caractéristique notable de ce champ est qu’il était essentiellement composé de protagonistes situés à la frange de l’économie politique, et dont la grande majorité était des femmes associées à la discipline de l’économie domestique. Ce travail examine le rôle joué par les enjeux épistémologiques et de genre dans cet épisode historique méconnu, donnant la possibilité d’étudier la façon dont les objets d’étude émergent dans l’histoire des sciences en dialogue avec le façonnement des identités des producteurs et productrices de discours scientifique. Cette thèse caractérise la consommation dans l’histoire de l’économie politique américaine comme frontière délimitant les cloisonnements disciplinaires, traduisant le poids du contexte socio-historique dans la construction des savoirs.

Continuer la lecture Partager

Cette thèse décrit l’émergence de l’hypothèse d’Anthropocène prise au sens esthétique du terme. Issue des sciences du système-Terre, étudiée par un groupe de géologues, et alors même qu’elle n’a reçu encore à ce jour, aucune validation scientifique, l’époque hypothétique a fécondé le monde des sciences humaines et des arts de façon fulgurante durant ces dix dernières années, au point d’être qualifiée de « zeitgest intellectuel » par le géographe Jamie Lorimer, qui préfère, pour parler d’elle, d’employer le terme d’ « Anthropo-scènes »(Lorimer 2017). Je me suis penchée sur le Projet Anthropocène de la Maison des cultures du monde à Berlin, ouvert en janvier 2013 et qui dure encore aujourd’hui sous d’autres formes. Pour Jamie Lorimer en effet, il est « peut-être la plus large manifestation de ce zeitgeist intellectuel dans les humanités environnementales ». Il implique « une série d’évènements en 2013–14, qui ont rassemblé et forgé un Anthropocene-literati de scientifiques, de philosophes et d’artistes », dont le but affiché était « de faciliter une exploration des implications de cette hypothèse pour la recherche, la science, et l’art » (Scherer, 2013). Plus encore, la Maison des Cultures du Monde a « hébergé la première rencontre du Groupe de travail sur l’Anthropocène, et l’institution est devenue le lieu clé au sein duquel le groupe de géologues a promu son travail » (Lorimer 2017, 122). Je commence mon histoire à partir de cette rencontre insolite, entre des scientifiques internationaux formés pour décider si oui ou non une « époque (cène) de l’humain (anthropos) » devrait être ajoutée aux chartes géologiques décrivant la succession des temps terrestres, et montés sur la scène d’une institution de performances contemporaine plutôt que de telle ou telle institution scientifique. Il semblerait qu’aux scientifiques-héros, sauveurs-de-planète qui régnaient parmi les acteurs ayant promulgué les premières acceptions du terme, succède un appel aux artistes-géniaux, porte-paroles de la Terre et interprètes de la sensibilité requise pour faire face au problème. A travers cette thèse, je souhaite recomposer l’histoire intellectuelle de l’Anthropocène en la situant sur une scène précise avant qu’elle ne se referme sur ellemême, en suivant la multiplication de ses personnages, et notamment les péripéties curatoriales qu’ils ont mis en place pour la mettre en oeuvre(s).

Continuer la lecture Partager

Le mot psychose est le mot savant qui s’est imposé pour dire la folie. La perspective adoptée pour en cerner les enjeux est l’histoire des sociabilités savantes. Les dates (1947-1977) ont été choisies en fonction de l’activité d’un psychiatre français, Henri Ey, au centre du groupe l’Evolution Psychiatrique après-guerre. A partir du Traité de Psychiatrie de l’Encyclopédie Médico-Chirurgicale (EMC) qu’il a dirigé jusqu’à la fin de sa vie, j’étudie la permanence d’une tradition de pensée qui regroupe les maladies mentales dans les classifications psychiatriques en deux catégories, « psychoses aiguës » et « psychoses chroniques ». La thèse retrace la genèse du mot psychose et analyse la relance du groupe de l’Evolution Psychiatrique jusqu’à la publication de l’ouvrage collectif (1955). La conception « organo-dynamique » d’Henri Ey, inspirée du neurologue anglais John Hughlings Jackson, s’est imposée comme fil conducteur pour établir des liens entre les enjeux de la notion de psychose, les travaux des collaborateurs à l’EMC, et l’histoire des maladies mentales sur une plus longue durée. Ma lecture des textes s’attache à une série de quatre thèmes principaux : le délire aigu ou chronique, la psychose endogène, la conception néo-jacksonienne de l’épilepsie et la ou les conceptions psychanalytiques de la schizophrénie. Enfin, j’envisage les textes de mise à jour de l’EMC (1956-1977) sous la forme d’un épilogue, où l’on observe une tension entre la classification dont la notion de psychose est solidaire et une série d’innovations médicales, intellectuelles et culturelles, mais aussi de contestations (antipsychiatrie). Au terme de la période observée je me demande si les larges groupes de maladies mentales considérés par le passé sous le mot psychose ont toujours une place face à ces bouleversements. L’orientation de certains collaborateurs d’Henri Ey, comme Henri Ellenberger et Georges Lantéri-Laura, vers l’histoire et ses méthodes, rompt avec le projet d’une psychopathologie générale.

Continuer la lecture Partager

This study proposes to historically and socially embed the space of the economists in Brazil, addressing the ties between competing agents in order to establish boundaries and legitimacy principles of their knowledge and practice. The dissertation is dedicated to the study ofeconomyexperts whoare intransit betweentheacademy, the State, the private sector as well as between national and international spaces, emphasizing the convergence of two resources in accessing prestige and power positions: relationships with people and institutions and specialized credentials. Covering the period from the end of the 1930s to the beginning of 2000, the dissertation shows how the economists' space has become denser and which configurations and fragmentations prevailed at each point in time. Therefore, in order to emphasize the creation of ties over time, the analysis draws upon the interviews and secondary sources used to draw a network, which are presented at the end of each chapter. Data on social origins as well as professional careers was used to characterize each point of the system, revealing that bonds tend to be created between individuals who are socially similar, caused by structural proximity. The oxymoron "meritocracy of ties" features a study in which, despite the progressive appreciation of specialized qualification for the exercise of prestigious roles in economy, the importance of social capital as a route to access power is preserved as fundamental.

Continuer la lecture Partager

Georg Forster est une des figures des Lumières allemandes tardives qui prête le plus à controverse. Il traverse au cours de sa vie différents espaces géographiques et culturels dans lesquels se déploient au XVIIIe siècle des modalités nouvelles de transmission du savoir. Le réseau traditionnel de production et de transmission du savoir, les universités, se double au siècle des Lumières de réseaux parallèles qui témoignent de l’essor de l’intérêt pour la connaissance scientifique dans des cercles plus larges de lettrés. Forster lui-même, de par sa formation d’autodidacte, se trouve à l’intersection de différentes écoles de pensées et traditions nationales, ce qui constitue la richesse de ses écrits. Lors de son voyage autour du monde, Forster est confronté à l'autre absolu, le « sauvage », mais aussi à l'autre relatif, le « civilisé » qui ne se comporte pas comme tel. Cela le conduit à une réflexion sur ce que sont les Lumières : dans quelle mesure sont-elles conformes à la réalité observée dans les sociétés européennes, et peuvent-elles être conçues au seul plan théorique. Or Forster accorde, dans cette réflexion, une place centrale à la perfectibilité. Le néologisme de Rousseau symbolise parfaitement à la fois la progression dans tous les domaines de la connaissance qui caractérise les Lumières, ainsi que leur grande ambivalence. La perfectibilité confronte les philosophes et les écrivains européens à des questions qui, si elles sont anciennes pour la plupart, sont reposées dans des conditions nouvelles, avec une acuité et une urgence jusqu’alors inconnues, en raison même du développement des sciences, des connaissances, des structures politiques et économiques ou encore des contacts avec d’autres civilisations.

Continuer la lecture Partager

Scientifique, impersonnelle, dépassionnée, désengagée : aucun de ces adjectifs ne convient à l’observation entre 1750 et 1850. Celle-ci était un talent universel, l’esprit d’observation. L’histoire littéraire de cette aptitude révèle qu’à côté de la subjectivité, écran interposé entre le sujet et l’objet, la science affronta, sous le nom d’observation, le problème redoutable du talent. Plus un individu est observateur, plus il se perfectionne au contact du monde : l’esprit d’observation ne dévoile la vérité qu’en faisant diverger les entendements. Face à ce risque, la méthodologie eut pour fonction de recréer une connivence à partir d’un accord politique sur la différence des esprits. Ces discours parlant d’égalité nourrirent alors une pensée contestataire, de la bohème littéraire du 18e siècle aux socialistes du xixe en passant par les girondins et les libéraux. L’invention de l’objectivité finit par clore les débats, vers 1850, en annulant le génie d’observation au profit d’une substituabilité conventionnelle entre savants. Salutaire par son aspect démocratique, ce règne de la méthode dont nous sommes encore tributaires repose toutefois sur un imaginaire non interrogé : le savoir précéderait le savoir-faire, l’expérience s’acquerrait volontairement, le moi serait indépendant de ses idées… Seule une esthétique réfléchit à ces présupposés : le réalisme. En ne décrivant « que ce que les autres sont à même de voir aussi, afin qu’ils puissent juger en connaissance de cause » (E. Duranty), l’auteur observateur définit un réel commun à partir d’une négociation critique sur les talents : en cela, ces textes sont plus proches de la méthodologie que de la science, et constituent une proposition épistémologique originale.

Continuer la lecture Partager

Directement inspirée de P. Ethington et son projet de "situer le passé" (placing the past), cette thèse adopte une démarche spatiale pour « rematérialiser », « réincarner » et « repolitiser » l'histoire de la publicité à Shanghai (1905-1949), à la fois dans la presse locale (Shenbao, North China Daily News) et dans les rues de la ville. Refusant tout usage métaphorique de l'espace, cette thèse emprunte aux différentes « sciences de l'espace » pour tourner autour de l'objet publicitaire et l'appréhender dans ses multiples dimensions. Dans la première partie, la démographie et géopolitique sont convoquées pour prendre la mesure des populations et des territoires publicitaires (chapitres 1 et 2). La deuxième partie propose une sociologie des acteurs de la profession naissante (chapitre 3) et de la production/consommation (chapitre 4) afin de démonter la « fabrique » publicitaire. La troisième partie ouvre un observatoire de ses paysages et saisit les espaces publicitaires comme un « laboratoire » de la « modernité » à Shanghai (chapitres 5 et 6). La dernière partie s'efforce de remettre l'histoire spatiale en mouvement en retraçant les circulations et les rythmes publicitaires (chapitres 7 et 8). Au-delà, la démarche spatiale de cette thèse vise à « faire une place » à l'objet publicitaire dans l'historiographie. Nourrie de matériaux divers (presse, archives, photographies, croquis, cartes, statistiques), elle propose une alternative à l'histoire des représentations et apporte un autre éclairage sur l'histoire urbaine. Articulée à une plateforme ad hoc (MADSpace) (http://madspace.org/) qui en est le prolongement hypertextuel, cette thèse ouvre une réflexion sur les nouvelles manières de faire et d'écrire l'histoire à l'ère numérique.

Continuer la lecture Partager