, « Déjà les billets pour les Eurockéennes, ça fait déjà un budget ! Plus l'hébergement? On s'est dit tant pis on va au camping. Pis finalement, p.34

, En 2010, nous avions qualifié le camping de « petite république éphémère », sans avoir le recul nécessaire pour savoir s'il s'agissait de l'anatomie d'un instant ou d'un trait distinctif plus durable. Cet esprit « public » s'est vérifié depuis, Pour ces festivaliers, la vie du camping fait entièrement partie du festival et de l'expérience sociale qu'on y vit, 2012.

». Au-camping and ». , La possibilité de parler à tout le monde, d'échanger avec son voisin, de faire des rencontres, de faire la fête et de s'amuser caractérise l'ambiance de ce lieu. La consommation d'alcool et de drogues y occupe une place importante. Les barrières symboliques s'amenuisent même si certains restent un peu « privilégiés dans leurs huttes », et les tabous disparaissent : on se promène nu, on partage les « bruits » de ses voisins. Les contacts entre festivaliers se multiplient et la solidarité s'organise derrière le cri fédérateur de l' « apéro ! ». Cri de ralliement qui désigne autant l'objet qu'il nomme (la boisson alcoolisée) que le lien qu'il manifeste au sein de cette large communauté éclatée du camping. Dès lors, une fois les premières tentes installées, fusent d'abord quelques cris, repris en écho par plusieurs voix, plus ou moins proches, et s'achevant en une sorte de litanie lointaine. « Apéro ! » crée une communauté imaginaire (ceux qui crient « Apéro ! » ne contractant pas pour autant l'obligation de boire sur le champ, dénote un certain esprit communautaire qui transforme le rapport aux autres

«. , on fait plus de rencontres, les gens sont là. Pendant le festival, les gens vont au concert alors qu'au camping c'est plus tranquille, on a pas spécialement d'impératifs. On rencontre plus facilement les gens Et la nuit? On entend tout plein de choses, les tentes c'est moins épais? La nuit, p.36

, beaucoup de rencontres, c'est très drôle. C'est le prolongement du festival, on n'y dort pas beaucoup, et pas bien, mais on s'y amuse au moins autant et on rencontre beaucoup de gens? C'est l'effervescence, tout le monde parle, vol.37

, C'est donc au camping, de façon privilégiée, que le festival fait société et que la fête bat son plein

. Paul, , vol.20, 2017.

, Point culminant de la vie du camping, cette élection illustre l'ambiance festive qui y règne. L'observation des affiches produites par les candidats et diffusés sur Facebook montre l'autodérision des candidats, leur humour et les pratiques emblématiques de la

G. , , vol.21, 2014.

J. , , vol.24, 2014.

A. Djakouane and E. Négrier, Le public des Eurockéennes de Belfort, 2015.

O. Donnat, Les pratiques culturelles des Français à l'ère numérique. Enquête, 2008.
DOI : 10.3917/lobs.037.0018

E. ;. Durkheim, Les formes élémentaires de la vie religieuse, 1912.
DOI : 10.1522/cla.due.for2

URL : http://classiques.uqac.ca/classiques/Durkheim_emile/formes_vie_religieuse/formes_elementaires_1.pdf

E. Ethis, Avignon, le public réinventé. Le festival d'Avignon sous le regard des sciences sociales, 2001.

D. Grisoni, « Esquisse pour une théorie de la fête, La Fête, cette hantise, 1976.

A. Hennion, « Une sociologie des attachements. D'une sociologie de la culture à une pragmatique de l'amateur, vol.85, pp.9-24, 2004.
DOI : 10.3917/soc.085.0009

F. Isambert, Le sens du sacré. Fête et religion populaire, 1982.

L. Goff and J. , Malaise dans la démocratie, 2016.

Y. Michaud, L'Art à l'état gazeux : essai sur le triomphe de l'esthétique, 2003.

E. Négrier, A. Djakouane, and J. Collin, Un territoire de rock. Le(s) public(s) des Eurockéennes de Belfort, 2012.

E. Négrier, L. Bonet, and M. Guérin, Festivals de musique(s), un monde en mutation, 2013.

C. Newbold and J. Jordan, Focus on world festivals, 2016.

F. Ribard, Le Carnaval noir de Bahia, ethnicité, fête afro à Salvador, 1999.