Lire avec Mallarmé, entre remémoration et démémoration
Résumé
Cette contribution a pour objet de documenter, à partir des vers, de la prose et dans une moindre mesure de la correspondance de Mallarmé, ce que nous envisagerons ici comme une théorie mallarméenne de l'acte de lire. Le présent travail résume diverses approches critiques liées à cette réflexion, de sorte à confronter, d'après les apports de la recherche parus dans ce domaine, les points de vue sur cette question. C'est à proprement parler un Mallarmé « herméneute » et commentateur de ses textes sur lequel nous revenons dans ces quelques pages, dans les termes d'une herméneutique fondée sur le « sens » donné, par l'auteur, à une pratique sur laquelle il s'est exprimé en de multiples occasions. Nous examinerons en particulier les manières dont Mallarmé décrit et représente les temporalités de la lecture, en lien notamment avec celles qui caractérisent l'écriture. Outre le rapprochement que nous effectuons entre ces représentations et la théorie bachelardienne de l'instant, nous abordons l'acte de lire, plus précisément, dans ce qu'il implique à la fois de réminiscence et d'oubli, autrement dit de remémoration et de démémoration. Une herméneutique de l'instant L'instant, tel qu'en lui-même Envisagé comme pratique et désigné en tant que tel par Mallarmé à plusieurs reprises, l'acte de lire est aussi, chez l'auteur, l'objet d'une réflexion qui s'exprime tant dans ses oeuvres en vers, que dans sa prose, sa correspondance et ses entretiens. À notre sens, il existe spécifiquement une herméneutique mallarméenne d'un instant lectoral, entre l'écrit et l'insinué, pour ainsi dire entre le formulé et l'informulé.
Origine : Publication financée par une institution
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